
Daniel Mangione dédicace son livre. Photo : © Ishta
Ce ne sont pas des Mémoires de guerre, mais tout de même. Né à Dijon, « sous les bombardements de la guerre 1939-45 », Daniel Mangione vient de publier le premier volume de ses souvenirs bien ordonnés*. Issu d’une famille ouvrière résidant dans le quartier du Pont-des-Tanneries, aux bâtiments insalubres, il vit une enfance heureuse avec des camarades de toutes nationalités, mais une adolescence turbulente, de révolte, voire violente. S’ensuit une vie remplie d’aventures, ne laissant que peu de place à la mélancolie et aux loisirs. Même après plusieurs années de retraite, rien – pas même le cancer – n’éteint sa révolte contre mensonges et injustices, ni son « idéalisme obstiné » (de gauche) qui l’a toujours rendu réfractaire à la moindre compromission.

Ghislaine et Daniel Mangione, animateurs du groupe d’action LFI Famille Triangle rouge. Photo : © Ishta
Père de trois enfants, grand-père de six petits-enfants et fier de ses trois arrière-petits-enfants, Daniel Mangione s’est forgé dans le militantisme à la CGT (il y fut secrétaire général d’un important syndicat de la fonction publique), au Parti communiste français (PCF) pendant 37 ans, puis au Parti gauche (PG) et, désormais, à la France insoumise (LFI) dont il anime, à Dijon, avec son épouse Ghislaine Weishar-Mangione, le groupe d’action Famille Triangle rouge, renommé pour son journal L’Insoumis-e distribué à des centaines d’exemplaires chaque mois. Il y aurait aussi de quoi écrire un livre entier pour raconter la lutte de l’Association des clients et usagers du Crédit municipal de Dijon (ACU-CMD) qu’il préside depuis une douzaine d’années. A suivre…

Daniel Mangione devant le portrait de son oncle Gabriel Merck. Photo : © Ishta
Rencontré chez eux, aujourd’hui, Daniel et Ghislaine ont confié à leur visiteur souvenirs, informations et jugements étayés par une rigoureuse documentation. Ils ont promis de participer, le samedi 1er octobre prochain, à la première Assemblée populaire de la première circonscription de Côte-d’Or, à Fontaine-d’Ouche (Dijon), salle Lucie et Raymond Aubrac. Posant devant les portraits de Jean Ferrat et de son oncle Gabriel Merck, Résistant, arrêté par la police française et livré aux nazis en février 1942, déporté au camp de Sachsenhausen, jamais revenu, Daniel Mangione, regard intense, prévient qu’il n’a pas dit son dernier mot.
Antoine Peillon


Photo : © Ishta
* Le livre, publié par Les 3 colonnes, est disponible à la librairie Grangier (Dijon) et sur plusieurs plateformes en ligne.