
Charte éditoriale et déontologique
Préambule
Le Jacquemart ® est un multimédia indépendant et gratuit, aux principes républicains, sociaux, écologiques et démocratiques promus par une association éditrice à but non lucratif, l’Amicale du Jacquemart.
Il publie informations, enquêtes, reportages, analyses, lectures, critiques, photos[1], vidéos, commentaires, tribunes, opinions, lus-vus-entendus, sur tous les domaines de la vie individuelle, commune ou publique : politique, social, écologie, société, culture, économie, solidarités, engagements, pratiques quotidiennes, histoire, musiques, beaux-arts…
L’indépendance est le fondement même de sa pratique éditoriale. « L’indépendance n’est pas un état de choses. C’est un devoir. » (Vaclav Havel, Méditations d’été, 1991)
Ancré à Dijon, en Côte-d’Or et, plus largement, en Bourgogne, Le Jacquemart ® toise le monde, mais promeut l’harmonie entre les êtres humains et avec la nature[2]. Écologiste et philanthropique, il concourt à l’avènement d’une humanité meilleure et plus éclairée, à celui de la décence ordinaire (common decency) conceptualisée par Orwell, ainsi qu’à la réparation du monde, selon le principe Responsabilité formulé par le philosophe Hans Jonas[3]. Il nourrit l’invincible espoir invoqué par Jean Jaurès (1903) et Léon Blum (1944).
Respectant les libertés de pensée, de parole et de croyance, défendant la dignité humaine, Le Jacquemart ® s’applique à construire des liens entre les communautés et les personnes de bonne volonté. A l’inverse, il rejette et combat toute expression de convictions ou d’opinions destructrices de la société, des biens communs et de la nature.
La charte du Jacquemart ® concerne toutes ses coopératrices et tous ses coopérateurs. Elle exprime l’éthique et l’orientation politique de sa communauté éditoriale. Elle dépasse donc sa seule activité rédactionnelle, sa responsabilité juridique et la déontologie des journalistes[4] qui s’imposent cependant à toutes ses créations et productions, autant que le respect scrupuleux du droit à l’image et des droits d’auteur[5].
Cette charte s’applique à tous les supports que l’Amicale du Jacquemart est amenée à utiliser : blog, sites Web, périodiques et hors-séries sur papier, lettres d’information (newsletters), téléphonie mobile et tablettes digitales, émissions radiophoniques (dont balados ou podcasts), diffusion d’images (dessins, photos, vidéos…) et productions dérivées.
La reprise des articles du Jacquemart ® est libre, à condition de respecter les règles de la licence 4.0 de Creative Commons. Les vidéos, photographies et dessins réalisés pour Le Jacquemart ® sont protégés par les droits d’auteur (copyright), notamment par les dispositions du Code français de la propriété intellectuelle (article L.122-4), et ne peuvent être repris sans demande préalable à effectuer via cette adresse électronique : contact@lejacquemart.com.
Articles
1. Vocation démocratique
1.1 La liberté d’expression, la liberté d’information et, en conséquence, la liberté de la presse sont essentielles à la démocratie[6]. Le Jacquemart ® adhère à cette vocation démocratique de la presse libre et indépendante. Souscrivant aux raisons d’être du Fonds pour une presse libre (FPL), Le Jacquemart ® entend assurer une mission d’intérêt général[7] : « défendre la liberté de l’information, le pluralisme de la presse et l’indépendance du journalisme ; contribuer à la protection du droit de savoir et de la liberté de dire à l’heure de la révolution numérique ; promouvoir un journalisme d’intérêt public, portant des valeurs humanistes, au service du bien commun et de l’égalité des droits, du rejet des discriminations et du refus des injustices ».
1.2 Le Jacquemart ® publie des informations, des analyses et nourrit les débats d’idées. Il porte la responsabilité de l’expression libre des différents points de vue, dans le respect des droits fondamentaux et de la dignité des personnes.
1.3 Il revendique sa liberté d’information, protège ses sources et défend le principe de l’accès aux documents officiels. Il ne cèdera jamais à la pression qui s’exercerait sur lui pour empêcher le débat public ou son accès libre et protégé aux sources d’information.
1.4 Le Jacquemart ® entend aussi soutenir, par ses publications, les individus et collectifs civils qui subissent des injustices, qu’elles soient commises par des autorités publiques, des institutions, des intérêts privés, ou des particuliers. Le Jacquemart ® veille tout particulièrement au respect de la personne humaine et de ses choix d’identité.
1.5 Pour les membres de l’Amicale du Jacquemart, la presse a aussi pour mission de révéler ou d’apporter les éclairages inédits sur des faits qui pourraient être sujets à critiques, particulièrement s’ils sont cachés à dessein et soustraits à l’exercice de la démocratie.
2. Responsabilité
2.1 Garant des valeurs et de la mission du Jacquemart ®, le directeur de la publication porte la responsabilité pleine et entière de tous les contenus publiés sous son titre, quels qu’ils soient. Toutes les coopératrices et tous les coopérateurs du multimédia œuvrent dans le cadre et sous couvert de cette responsabilité.
2.2 Cependant, chaque coopératrice ou coopérateur du Jacquemart ® engage sa responsabilité, sa crédibilité et son intégrité, et défend à ce titre les mêmes valeurs fondamentales que celles de toute la rédaction. Il agit ainsi indépendamment de tout intérêt personnel, clanique voire sectaire, ou d’objectifs mercantiles qui pourraient corrompre son respect des faits.
2.3 Aucune coopératrice ni coopérateur du Jacquemart ® ne peut utiliser cette qualité pour la poursuite d’intérêts particuliers.
3. Conduite journalistique
3.1 La source d’une information doit être clairement identifiée, même si elle est ensuite anonymisée, lors de la publication, par nécessité de protection.
3.2 Toute source d’information doit être impérativement protégée, quand et autant qu’elle le souhaite. Le Jacquemart ® est garant de cette protection, à moins que la source ait accepté ou décidé par elle-même de dévoiler son identité. De la même manière, les documents qui ont été remis au Jacquemart ®, qui ont été utilisés pour la production d’une information, ou ceux qui n’ont pas été publiés, doivent bénéficier de la même garantie de protection.
3.3 Cependant, le directeur de la publication et les membres du bureau de l’Amicale du Jacquemart, qui portent en priorité la responsabilité pénale et éditoriale des contenus publiés, peuvent demander l’identification des sources d’information protégées par une coopératrice ou un coopérateur du Jacquemart.
3.4 Dans le cas de la nécessité d’un anonymat total, la coopératrice ou le coopérateur du Jacquemart ®, ayant conscience de sa responsabilité, prend toutes les dispositions nécessaires pour vérifier la fiabilité de sa source et l’authenticité des informations apportées. Il s’impose des exigences strictes sur l’évaluation de sa source. Il multiplie autant que possible le nombre et la diversité de ses sources (recoupement) pour vérifier une information frappée d’anonymat. L’utilisation d’une information fournie par une source anonyme nécessite, plus que toute autre, un contrôle strict de la véracité de l’information.
3.5 De façon générale, le traitement d’informations et leur publication se conçoivent nécessairement dans la diversité de la recherche, le recoupement et la vérification, principes indissociables de la pratique du journalisme.
3.6 Les citations insérées dans un article doivent être exactes, situées dans leur contexte et matérialisées typographiquement comme telles. L’exploitation d’informations ou d’analyses produites par d’autres publications (presse, livres…) doit faire l’objet de citations en bonne et due forme. Il va de soi que le plagiat est totalement proscrit.
3.7 La relecture d’un entretien (interview) par une source se conçoit, si elle le demande, dès lors que cette source est évidemment propriétaire de sa pensée et libre de son propos. Cette pratique respectueuse des interlocutrices et interlocuteurs du Jacquemart ® doit contribuer à sa bonne réputation. Cette relecture autorise des corrections de forme, ne peut modifier le fond du propos recueilli et doit respecter un délai ne mettant pas en cause la pertinence de la publication de tout ou partie de l’entretien.
3.8 Les moyens frauduleux pour obtenir une information sont proscrits. Les caméras ou micros cachés ne peuvent être utilisés que dans des conditions particulières, notamment si aucun autre moyen n’est utilisable pour dévoiler une information essentielle pour l’intérêt public. Cette pratique exceptionnelle doit être autorisée par le bureau de l’Amicale du Jacquemart et par le directeur de la publication.
3.9 Le Jacquemart ® ne rémunère pas ses sources en échange d’informations, ni les personnes interviewées.
3.10 Le respect de la présomption d’innocence est une condition de la publication d’informations mettant en cause des personnes. De la même manière, le principe du débat contradictoire étant un souci constant du Jacquemart ®, si des personnes doivent être mises en cause, il est indispensable qu’elles puissent exprimer leur point de vue. Si ce principe de base ne peut être respecté, quelle qu’en soit la cause, la publication doit en faire mention.
3.11 Si une information erronée a été publiée, elle doit être corrigée le plus tôt possible. A ce propos, Le Jacquemart ® applique les principes d’une correction transparente et honnête, définis, entre autres, par l’International Fact-Checking Network (IFCN). Les rectifications sont portées à la connaissance du public de manière claire et formelle.
3.12 De façon générale, les images ou textes publiés par Le Jacquemart ® ne doivent pas porter atteinte à la vie privée, mettre en danger la vie d’autrui, être dégradante pour les êtres humains. Les coopératrices et les coopérateurs du multimédia sont attentifs au respect des personnes et à la souffrance des individus, de leurs familles. L’identité des mineurs est protégée.
Dijon, le 28 septembre 2022
[1] Notamment celles qui rendent « visibles “les invisibles” » : Brice Le Gall, « L’efficacité politique de la photographie sociale » (mai 2021).
[2] Harmonie qui est la pierre angulaire, entre autres, du programme partagé de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes, juin 2022).
[3] Antoine Peillon, « Réparer le monde ! » (13 mai 2020 – 15 janvier 2021), dans Plaidoyer pour des jours heureux, Massot, 2021.
[4] Le Jacquemart ® prend pour référence, en premier lieu, la charte mondiale d’éthique des journalistes (2019).
[5] « Droits et devoirs ». Lire aussi, entre autres, l’excellente charte déontologique de Mediapart, ainsi que « les valeurs » de sa charte de participation.
[7] Cet objectif d’intérêt général est inscrit dans la Constitution de la République française et consolidé par la Cour européenne des droits de l’homme, comme précisément exposé par les statuts du Fonds pour une presse libre (FPL) :
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme », énonce l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789.
« La publicité est la sauvegarde du peuple », ajoutait, à l’été 1789, Jean Sylvain Bailly, qui fut président du Tiers-État lors du Serment du Jeu de Paume, puis premier maire de la Commune de Paris, soulignant ainsi que le droit de savoir tout ce qui est d’intérêt public conditionne l’exercice sincère et légitime du droit de vote.
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières (sic), les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit », proclame l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
« Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontière (sic) », précise l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme (1950).
La liberté de la presse n’est pas un privilège des journalistes, mais un droit des citoyens. Le droit à l’information, à la libre expression et à la libre critique, ainsi qu’à la diversité des opinions est une liberté fondamentale de tout être humain. Sans information libre sur la réalité, ambitieuse dans ses moyens et pluraliste dans ses fins, il ne saurait y avoir d’authentique délibération démocratique. Régime de tous les citoyens, sans privilège de naissance, de diplôme ou de fortune, une véritable démocratie suppose que tous soient pareillement informés pour être libres dans leurs choix et autonomes dans leurs décisions.
Principe à valeur constitutionnelle reconnu par la jurisprudence, la liberté de la presse est donc une liberté fondamentale d’autant plus précieuse que son exercice est l’une des garanties essentielles du respect des autres droits et libertés. Son exercice suppose le pluralisme de la presse d’information politique et générale, lequel est « en lui-même un objectif de valeur constitutionnel », affirme le Conseil constitutionnel. Lequel précise, dans la même décision du 11 octobre 1984, que « la libre communication des pensées et des opinions, garantie par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, ne serait pas effective si le public n’était pas à même de disposer d’un nombre suffisant de publications de tendances et de caractères différents ». « En définitive, conclut le Conseil constitutionnel, l’objectif à réaliser est que les lecteurs qui sont au nombre des destinataires essentiels de la liberté proclamée par l’article 11 de la Déclaration de 1789, soient à même d’exercer leur libre choix sans que ni les intérêts privés ni les pouvoirs publics puissent y substituer leurs propres décisions ni qu’on puisse en faire l’objet d’un marché. »
Ce pluralisme implique le respect de l’indépendance des rédactions qui doivent pouvoir remplir leur mission d’intérêt général, au service du droit de savoir des citoyens, sans être soumis aux pressions des intérêts privés ou des pouvoirs publics, afin d’agir librement dans le seul et strict cadre de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, telle que rédigée et appliquée à ce jour.
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LE JACQUEMART NE VIT PAS QUE D’AMOUR ET D’EAU FRAÎCHE
Écologiste et philanthropique, cosmopolitique et féministe, Le Jacquemart et l’Amicale qui l’édite concourent à l’avènement d’une humanité meilleure et plus éclairée, à celui de la décence ordinaire (common decency), ainsi qu’à la réparation du monde. Ils nourrissent l’invincible espoir invoqué par Jean Jaurès (en 1903) et Léon Blum (en 1944).
Pour garantir son indépendance vis-à-vis de toutes les puissances et de tous pouvoirs, Le Jacquemart est exclusivement financé par les cotisations des membres de l’Amicale éditrice ainsi que par les dons de ses lectrices et lecteurs.
Le Jacquemart n’est la propriété d’aucun milliardaire, ni d’actionnaires privés, ni d’une institution publique. Son édition, sous statut associatif, est à but non lucratif et n’accepte aucune publicité. Se protéger ainsi de toute ingérence commerciale ou politique permet d’informer, documenter, analyser et commenter en parfaite liberté.
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