De très nombreuses personnes (des milliers de familles, sûrement) essaient comme chaque année, à l’approche des premiers froids et de l’hiver, de se fournir en pellets (granulés) de bois[1].
La majorité des revendeurs habituels répond : « Désolés, notre fournisseur est en rupture de stock ! »

Coupe de bois (hêtre – fayard) à Flavignerot (Mont Afrique), Côte d’Or, en janvier 2022. Photo : © Ishta
C’est l’angoisse, face à la brusque baisse des températures. Les familles avec enfants en bas âge, personnes âgées ou malades se voient contraintes, quand elles le peuvent, d’avoir recours au chauffage électrique ou au gaz, dont les coûts vont exploser (un + 15 % minimum déjà prévu).
Le désarroi s’empare des personnes qui avaient en toute bonne foi cru à la publicité officielle de l’État en faveur des pellets de bois, État qui accordait même une aide allant jusqu’à 30% du prix du poêle et de son installation. Nous voyons la même publicité, actuellement, diffusée par la région Bourgogne-Franche-Comté qui incite à se doter de ce mode de chauffage.
Pour la pénurie de l’huile de tournesol et de la moutarde, se serait la sale guerre de la Russie contre l’Ukraine qui en serait la cause, tout comme pour les carburants et le gaz… mais pour la pénurie des pellets ? Ils sont fabriqués avec des déchets de bois divers et, malheureusement, pas seulement. La France est au quatrième rang des plus grandes forêts d’Europe, avec 17 millions d’hectares, soit 31 % du territoire couvert. Comment peut-elle manquer de bois ?
Cela pose question.
La réponse se trouve peut-être dans les déclarations de marchands-revendeurs que nous avons interrogés : « La société TotalEnergies[2] a fait main basse sur l’ensemble des productions de pellets de bois en Europe ». Du chauffagiste-fumiste de Lorraine, rencontré tout récemment, à la plupart des vendeurs de poêles et de pellets de Dijon et du département, tous disent la même chose.
Cependant, Propellet, l’association nationale des professionnels du chauffage au granulé de bois, démentait, début septembre, l’existence d’une véritable pénurie[3].
Il n’empêche. L’accumulation de milliards d’euros sur les carburants ne semble donc pas suffire. Profitant des menaces de pénurie d’énergies (électricité, gaz) cet hiver, TotalEnergies utiliserait, selon moi, à plein la loi du marché soutenue par le gouvernement et Emmanuel Macron.
Le Groupe d’action Famille Triangle rouge[4] de la France insoumise se propose d’alerter les députés de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (NUPES), en urgence, à ce sujet.
N’hésitez pas à nous faire part de vos témoignages.

[1] Entre 2020 et 2021, les ventes de poêles à granulé ont augmenté de 41% et les ventes de chaudières à granulé de 120%, avec respectivement 180 000 et 32 000 pièces, selon Propellet, l’association nationale des professionnels du chauffage au granulé de bois.
[2] TotalEnergies n’a pas renouvelé ses explications quant aux « raisons de la pénurie et de la hausse des prix » des pellets, depuis le 20 juillet.
[3] « Comprendre la tension sur le granulé de bois ».
[4] Contact : fi.trianglerouge@gmail.com