Par Jean-Louis Cabrespines *

Claude Alphandéry, le 28 août 2016 / Marion Germa

Claude Alphandéry nous a quitté (25 mars 2024) et nombre des acteurs qui l’ont connu ont fait part de leur tristesse de le voir partir tant il a marqué l’économie sociale et solidaire (ESS) depuis de nombreuses années.
Je ne dirai donc pas plus ses qualités, l’importance de son engagement, la force de ses convictions, l’inspiration qu’il constituait pour nous tous, car cela a déjà été fait par beaucoup de ceux et celles qui l’ont connu.
Je dirai simplement la peine que ce départ a provoqué pour moi et ce sentiment de perte que j’ai déjà connu avec le départ de Bertrand Schwartz (30 juillet 2023).
Chacun de ces hommes a contribué à faire avancer la cause de la solidarité, du courage, de la prise en compte des personnes en difficulté et/ou des structures pouvant apporter des réponses prenant en compte avant tout l’humain.
Participant aux premières missions locales, j’ai pu apprécier la clairvoyance de Bertrand dans son approche de l’accueil des jeunes, de l’insertion, des nouvelles qualifications…, sa conviction profonde que l’on peut agir autrement et sortir des sentiers battus. Il a ouvert des voies pour un certain nombre d’acteurs qui ne savaient pas encore qu’ils étaient de l’ESS, pour beaucoup d’entre eux.

Avec Claude, ce fut aussi une réelle ouverture que ma rencontre avec lui et particulièrement lors des États généraux de l’ESS. Alors président du Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (CNCRESS), j’ai beaucoup appris de Claude dans sa capacité d’écoute, dans sa volonté farouche d’organiser un moment fort pour tous ceux qui s’investissaient dans l’ESS, de partager nos actions, nos valeurs, nos convictions. Les rencontres au sein du Labo de l’ESS, ensuite, me laissaient souvent sans voix face à sa clairvoyance, à sa capacité mobilisatrice.
Ils sont tous deux associés, pour moi, à l’évolution de notre société vers plus d’humanisme et de compréhension. Dans un contexte où ces valeurs, ces idées et ces concepts sont battus en brèche, il nous revient à tous de ne pas oublier le sens de leur engagement et de savoir continuer à faire vivre ce qu’ils ont enclenché. Merci à eux.

Bertrand Schwartz, le 30 janvier 2003 / DR / Les grands entretiens de RTS

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* Éducateur spécialisé, psychologue clinicien et ingénieur de la formation des adultes, Jean-Louis Cabrespines a travaillé dans le secteur de la protection de l’enfance et de l’insertion des jeunes, dans le secteur public et celui de l’économie sociale et solidaire (ESS). Il est impliqué dans les structures de l’ESS et a occupé, à ce titre, des responsabilités importantes : président du Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (CNCRESS), président du Conseil des entreprises, employeurs et groupements de l’économie sociale (CEGES), secrétaire général de la Chambre française de l’économie sociale et solidaire (ESS France), président de la Chambre régional de l’économie sociale et solidaire Bourgogne-Franche-Comté, membre du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) Bourgogne-Franche-Comté…
En tant que membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), il a écrit des rapports sur les politiques publiques et sur l’animation des territoires. Il est engagé dans le secteur associatif local, national et international : président de Traces de vies, délégué général du Centre international de recherches et d’information sur l’économie publique, sociale et coopérative (CIRIEC-France), membre du Conseil d’orientation du LABO de l’ESS… Il a rédigé un certain nombre d’ouvrages ou d’articles sur la jeunesse, l’insertion, la solidarité internationale, l’économie sociale et solidaire. Il coordonne actuellement une recherche au sein du CIRIEC-France portant sur l’économie collective et territoires.