Par Antoine Peillon

Jean Jaurès a été assassiné par Raoul Villain, étudiant nationaliste, le vendredi 31 juillet 1914 à 21h40, alors qu’il dînait au café du Croissant, rue Montmartre, à Paris, à deux pas du siège de son journal, L’Humanité, trois jours avant l’entrée de la France dans la Première Guerre mondiale et en conclusion d’une campagne de haine menée par tous les ennemis de la justice sociale et de la paix… Auteur de la formule « l’invincible espoir », en 1903, dans son célèbre « Discours à la Jeunesse », le philosophe républicain et socialiste a semé les motifs les plus essentiels de la lutte politique pour le bien commun, car « l’effort humain vers la clarté et le droit n’est jamais perdu ».

Il est aujourd’hui définitivement établi que Léon Blum, premier artisan du Front populaire (mai 1936 – avril 1938), fut un jauressien intégral, s’engageant très tôt aux côtés du député de Carmaux (Tarn) dans l’unification du Parti socialiste et la création du journal L’Humanité. Et c’est même l’assassinat de Jean Jaurès, le 31 juillet 1914, qui généra l’entrée en politique de Léon Blum, laquelle se confirma à l’occasion d’un discours d’hommage prononcé le 31 juillet 1917 : « Pour Jaurès, le socialisme est vraiment le terme, la somme, le point d’aboutissement, le point d’héritage de la vie, de la pensée, du savoir humain, de toutes les beautés, de toutes les richesses, de toutes les vertus, de toutes les civilisations qu’a engendrées l’humanité depuis le commencement des âges… »

Nous le savons aussi, de mi-1938 à mars 1940, toute l’œuvre sociale et démocratique du Front populaire est détruite par Daladier. Dès lors, la France se jette dans la dictature et la soumission au nazisme. En captivité (1941-1944), Léon Blum fait l’analyse la plus clairvoyante de cet affaissement, sans renoncer à « l’invincible espoir » postulé, en 1903, par Jaurès.

Enseignements pour notre temps !

Au Café du Croissant (146, rue Montmartre – 22, rue du Croissant, Paris IIe). Photo : A. P.

Avertissement d’incendie[1 – notes en fin de texte]

Conférence donnée le 21 décembre 2021 au Grand Orient de France, à l’invitation des loges L’Échelle humaine (Paris III), Les Apprentis (Paris II), Les Enfants d’Abraham 6014 (Paris II), Parole et création (Paris III).

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Mesdames, Messieurs,

Je tiens tout d’abord à remercier très chaleureusement les respectables loges L’Échelle humaine, Parole et création, Les Apprentis et Les Enfants d’Abraham 6014 pour leur invitation à cette tenue blanche fermée au cours de laquelle j’esquisserai une incitation à garder, quoi qu’il arrive en cette époque pleine de menaces, l’invincible espoir ; l’invincible espoir de liberté, d’égalité et de fraternité qui est, pour toujours, l’orient moral et politique, voire spirituel, de la République et de la Franc-maçonnerie.

Oui, j’esquisserai une incitation à garder, quoi qu’il arrive, l’invincible espoir en l’humanité, comme le firent avec tant de force morale et politique, voire spirituelle, Jean Jaurès, pressentant très tôt l’apocalypse de 1914, et Léon Blum, entre 1941 et 1944, alors qu’il était maintenu en captivité et risquait chaque jour d’être assassiné.

Je souhaite encore remercier plus particulièrement vos frères *** et ***, de la loge L’Échelle humaine, avec lesquels j’ai tracé les premiers traits de ma contribution à vos travaux. Car, cher ***, je garde le bon souvenir de notre première conversation, en août 2019, à propos des Gilets jaunes, du boxeur Christophe Dettinger, de l’inquiétante situation sociale et politique de notre pays, mais aussi à propos de la Franc-maçonnerie en général, de L’Échelle humaine en particulier et, bien sûr, de Léon Blum dont j’avais lu, il y a longtemps, ce chef-d’œuvre, A l’échelle humaine, écrit entre 1941 et 1944, en captivité, au fort du Portalet, dans les Pyrénées, puis au camp de concentration nazi de Buchenwald.

ENREGISTREMENT DE LÉON BLUM / 1945

« (…) Nous avons connu, en Allemagne, la suspension permanente de la mort. (…) Je suis un témoin et je peux déposer pour les martyrs, dont bien peu son revenus (…). Des nuits durant, j’ai respiré l’odeur des fours crématoires. »

Amis, entendez-vous ces paroles de Léon Blum, prononcées en mai 1945[2], à sa libération des griffes des nazis ?

Amis, écoutez maintenant ces autres paroles de Léon Blum, écrites en 1944, à Buchenwald, dans une situation désespérée. Je cite :

« L’homme n’a pas deux âmes différentes, l’une pour chanter et pour chercher, l’autre pour agir ; l’une pour sentir la beauté et comprendre la vérité, l’autre pour sentir la fraternité et comprendre la justice. Quiconque envisage cette perspective se sent animé d’un invincible espoir. Que l’homme contemple le but, qu’il se fie à son destin, qu’il ne craigne pas d’user sa force. Quand l’homme se trouble et se décourage, il n’a qu’à penser à l’Humanité. »

Ce sont les dernières lignes de son livre testament, A l’échelle humaine, publié par Gallimard en avril 1945[3].

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Avait-il alors en mémoire l’adresse célèbre de Jean Jaurès à la jeunesse, prononcée au lycée d’Albi, dans le Tarn, le 30 juillet 1903 ? Je cite :

« Oui, les hommes qui ont confiance en l’homme (…) affirment, avec une certitude qui ne fléchit pas, qu’il vaut la peine de penser et d’agir, que l’effort humain vers la clarté et le droit n’est jamais perdu. (…) Et ils affirment, avec une certitude qui ne fléchit pas, qu’il vaut la peine de penser et d’agir, que l’effort humain vers la clarté et le droit n’est jamais perdu. L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir. L’Histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir. »[4]

Grâce aux meilleurs travaux historiques sur Léon Blum, nous savons aujourd’hui qu’il fut perpétuellement jauressien. « Dans le sillage de l’Affaire Dreyfus, Blum s’est rapproché de Jaurès, jusqu’à devenir l’un de ses plus proches amis et pour beaucoup son héritier », résume ainsi l’historien Milo Lévy-Bruhl[5]. Car c’est bien dans le combat dreyfusard qu’il rencontre Jean Jaurès et s’engage ensuite, à ses côtés, dans l’unification du Parti socialiste et la création du journal L’Humanité. C’est l’assassinat de Jean Jaurès, le 31 juillet 1914, qui génère l’entrée en politique de Léon Blum, laquelle se confirme à l’occasion d’un retentissant discours d’hommage prononcé le 31 juillet 1917. Je cite :  « Pour Jaurès, le socialisme est vraiment le terme, la somme, le point d’aboutissement, le point d’héritage de la vie, de la pensée, du savoir humain, de toutes les beautés, de toutes les richesses, de toutes les vertus, de toutes les civilisations qu’a engendrées l’humanité depuis le commencement des âges… » Et c’est le 1er août 1945, enfin, qu’il prononce, à la Sorbonne, son tout premier discours « dans Paris libéré », en commémoration de Jean Jaurès. Un discours dans lequel il nomme aussi Arthur Groussier parmi ses « maîtres »[6].

***

Jaurès ! Blum ! L’invincible espoir, certes !

Mais tous deux savaient aussi, comme déjà Tacite, puis Shakespeare et Raymond Aron, que « l’Histoire est tragique ».

Dans A l’échelle humaine, Léon Blum explique les causes de la défaite de 1940. Son analyse recoupe de nombreuses thèses de L’Étrange défaite de Marc Bloch[7], autre livre extraordinaire, rédigé de juillet à septembre 1940. Mais peut-être sonde-t-elle plus profondément les eaux troubles des années 1930. Car la victoire électorale du Front populaire, en avril et mai 1936, qui porte Léon Blum à la présidence du Conseil dès le 4 juin, est rapidement combattue, de façon haineuse et sordide, antisémite bien-sûr, par la presse de droite et d’extrême-droite, L’Action française, L’Écho de Paris, L’Ami du peuple, Le Jour, Candide, Gringoire, Je suis partout…, jusqu’au forfait par démission de Blum le 29 juin 1937.

Le 10 mars 1938, le gouvernement Chautemps, qui a succédé à celui de Léon Blum, tombe à son tour. Le lendemain le parti nazi autrichien lance son coup d’État et Hitler annexe le pays : c’est l’Anschluss. Le 13 mars, Blum est rappelé pour former un nouveau gouvernement. Convaincu que seul le rapport de force peut faire plier Hitler, il propose de substituer à la majorité de Front populaire une majorité d’union nationale avec la droite, avec comme premier objectif le renforcement de l’armement français. Mais, à l’exception de Mandel, Reynaud et quelques autres, la droite refuse l’union. Le deuxième gouvernement de Blum tombe donc le 10 avril. Le président du Parti radical, Édouard Daladier, prend le pouvoir et s’allie rapidement avec la droite. Nous connaissons la suite : les « décrets misère » de novembre 1938, liquidant les acquis sociaux du Front populaire, la répression féroce des grèves qui s’ensuivent, les accords de Munich, le pacte germano-soviétique, l’invasion de la Pologne, la drôle de guerre, la débâcle, le vote des pleins pouvoirs constituants à Pétain, le 10 juillet 1940, la Collaboration des uns, la Résistance des autres, dont Léon Blum…

1938, Charybde !

« Au début de la nouvelle année 1938, Blum est accablé, raconte Milo Lévy-Bruhl, dans sa présentation de A l’échelle humaine. L’état de santé du grand amour de sa vie – Thérèse Pereyra – ne cesse de se détériorer. (…) Le 22 janvier 1938, au lendemain d’une crise ministérielle qui a vu le ministère Chautemps tomber avant d’être réinvesti, Thérèse Blum meurt d’une crise cardiaque. Abattu, Blum adresse début février un petit billet à son ami Lucien Lévy-Bruhl : ‘‘Mon Dieu, que de chagrin, que de misères ! Pour moi, je n’en puis plus, et je ne sais quand la force me reviendra. Votre malheureux ami, Léon Blum.’’. »[8]

1940, Scylla !

Le 10 juillet 1940, n’écoutant pas toutes celles et tous ceux – dont le président américain Roosevelt – qui lui recommandent de quitter déjà la France, Léon Blum est à Vichy. Depuis deux jours, il tente de mobiliser l’ensemble des parlementaires socialistes contre Laval et ses manœuvres, menaces et promesses qui préparent « le dépôt des prérogatives constituantes entre les mains du seul Maréchal Pétain ». Au moment du scrutin qui met à l’ordre du jour l’abolition de la République, « Blum s’empresse de voter contre (les pleins pouvoirs constituants à Pétain). Sans attendre les résultats, il quitte la salle, le casino et la ville (de Vichy). Sur la route du retour qui le ramène près de Toulouse, (…) on l’informe que quatre-vingt-dix parlementaires socialistes ont voté le projet de Laval, que six se sont abstenus et que seuls trente-six socialistes font partie des quatre-vingts parlementaires qui, sur plus de six cent soixante-dix présents, se sont opposés à la dictature. La voiture roule. La France, la République, le Parti socialiste, l’œuvre de 1936, tout est détruit. Le 11 juillet 1940, Blum chancelle et le pire est à venir. »[9]

***

De 1938 à 1940, de Charybde en Scylla, je n’ai pas trouvé de meilleur guide pour m’éclairer sur cette chute vertigineuse que Michaël Fœssel, philosophe et historien né en 1974, ex-maître de conférences à l’université de Bourgogne, aujourd’hui professeur de philosophie à l’École polytechnique, conseiller à la direction de la revue Esprit, directeur de la collection « l’Ordre philosophique » aux excellentes éditions du Seuil, auteur de livres marquants, dont un sombre et clairvoyant Etat de vigilance[10]

Oui, je n’ai pas trouvé, parmi une bibliographie considérable sur les années 1930[11], de lecture plus puissante que son livre Récidive ; 1938, publié aux Presses universitaires de France (PUF) en 2019, puis en mars 2021 pour la deuxième édition enrichie d’une postface.

Illustration 3

Dans un chapitre de Récidive, intitulé « La défaite de Blum », Fœssel raconte : « Je découvre que, rendant compte du discours de Blum [à l’Assemblée nationale, le 5 avril 1938, soit cinq jours avant la chute de son second gouvernement], L’Action française ne se contente pas de ressasser sa haine pour le personnage. Le journal s’en prend aussi aux ‘‘projets financiers du juif’’ [dixit]. D’après le journal, il n’y a rien de moins, à l’horizon de ce new deal à la française, que la guerre avec l’Allemagne et la collectivisation soviétique de la France. Maurras [oui, Maurras !] y voit un signe supplémentaire de l’’’étatisme » et du ‘‘fiscalisme’’ hérités de la Révolution de 1789… »[12]

Dans la postface inédite de Récidive, publiée en mars dernier, un texte intitulé « Deux ans après », Michaël Fœssel, plus inquiet encore qu’en 2019, confirme son projet. Je cite[13] : « La réédition de ce livre intervient deux ans après sa sortie. A propos d’un essai consacré à 1938, cet écart temporel est tout sauf neutre. Comment évoquer cette année sans avoir en vue son issue désastreuse deux ans plus tard, dans la France vaincue de 1940 ? » Pourtant, ce ne sont pas 1938 ni 1940 en elles-mêmes qui sont le motif essentiel de l’analyse du philosophe. Je cite à nouveau : « Récidive explore moins 1938 pour ce que cette année annonce [c’est-à-dire 1940] que pour faire le récit d’une société qui, en quelques mois, abandonne la plupart de ses principes démocratiques. Il s’agissait, à la faveur de ce détour, d’éclairer certains des traits saillants d’une époque, la nôtre, où l’avenir des démocraties est loin d’être assuré sans que l’on sache définir avec précision la nature des menaces qui pèsent sur elles. »

Aujourd’hui, grâce à Michaël Fœssel, entre autres, il est difficile de ne pas connaître avec précision la nature des menaces qui pèsent sur les démocraties, en général, et sur la République française, en particulier. A moins de choisir le camp des somnambules[14] et des aveuglés volontaires[15]… Il faudrait, ici, se plonger dans l’argumentation, étoffée de très nombreux faits, du philosophe qui nous alerte contre la récidive maurassienne de la presse française, de nombreux politiciens, dont Emmanuel Macron, de « la langue » de notre société, au sens où le philologue Viktor Klemperer analysa en son temps la LTI, la Lingua Tertii Imperii, la langue du Troisième Reich…

***

Mais alors, me direz-vous, où est passé l’invincible espoir dans ce maelstrom tragique de l’Histoire ?

Il y a deux ans, Elisabelle, une amie Gilet jaune, chef d’une entreprise innovante, écologique et florissante en Savoie, petite-fille de grands résistants protestants du Vaucluse, m’offrait cet Almanach des Braves Gens – 1938 (je le montre), rédigé et publié par un de ses parents, un livret adressé, je cite : « Aux braves gens du monde entier, en leur rappelant fraternellement qu’ils ont une âme ». Il y est question de la presse de l’époque, si bien scrutée par Michaël Fœssel huit décennies plus tard. Écoutez cet extrait du chapitre « Les journaux » : « Vos journaux vous tiennent le nez dans la fiente. (…) Vos journaux n’ont pas le souci du bon ni celui du beau. Ils ont encore moins celui du vrai. Ce sont des bavards et des menteurs responsables et conscients. Vos journaux sont des outils aux mains de certaines puissances qui ont intérêt à ce que vous pensiez de telle ou telle autre façon. (…) Ainsi vos journaux vous enseignent ce qui intéresse ceux qui veulent vous posséder et non pas ce qui vous serait utile. Le pire est que tous s’y laissent prendre et finissent par penser comme leur journal l’a voulu. » Toute ressemblance avec le spectacle médiatique actuel…

Pourtant, quelques pages plus loin, dans un chapitre intitulé « Morale 1938 », l’Almanach des Braves Gens – 1938 martèle une détonante profession de foi aux fraternelles tonalités d’invincible espoir : « Nous sommes des révolutionnaires totaux. Nous ne voulons pas seulement le bien être corporel, nous voulons aussi la santé morale qui est à la fois un droit et un devoir pour tous. Frères de tout humain dans le deuil et dans la mort, nous voulons l’être aussi, de tout notre cœur dans la vie et dans le bonheur, au service exclusif d’une humanité vraiment humaine, donc spirituellement humaine. »[16]

Vous le savez déjà, ou vous le découvrirez en lisant A l’échelle humaine, la révolution sans cesse invoquée par Léon Blum était tout autant morale et spirituelle que sociale et politique ! Quant à Jaurès, tout son socialisme est une « religion de l’Humanité », pétrie de la lecture de Pierre Leroux ; mais c’est une autre histoire…[17]

Comme le rédacteur et les lecteurs de l’Almanach des Braves Gens, Léon Blum s’engagera, dès juillet 1940, dans la Résistance, et organisera, secondé par l’extraordinaire Daniel Mayer, les activités clandestines des authentiques socialistes, y compris lors de sa détention en France.

La Résistance… Tant de membres de la Franc-maçonnerie y participèrent, d’une façon ou d’une autre, malgré une persécution nazie et vichyste sans pitié, comme l’ont établi, notamment, les travaux d’André Combes[18].

Dans cette perspective, je souhaite terminer cette intervention dans vos travaux par une invitation à lire, ou relire, les actes de la tenue blanche ouverte organisée par la respectable loge Vérité, à l’Orient de Paris, le samedi 17 mai 2008, publiés sous le beau titre Allumer les feux dans la tourmente des années 30[19]. En conclusion de cette tenue, le grand maître du Grand Orient de France d’alors, Jean-Michel Quillardet, affirmait : « Je crois que les questions posées au moment des années 1930 restent des questions essentielles quant à l’avenir de nos sociétés aujourd’hui. (…) Si jamais, par extraordinaire, on voulait revenir à ‘‘travail, famille, patrie’’, eh bien je crois que nous tous, nous serions là, l’Obédience, les Loges, les FF :. [Frères], même si l’histoire de la Franc-maçonnerie, c’est l’histoire d’hommes avec leurs faiblesses. Des Francs-maçons furent malheureusement des collaborateurs, alors que le régime de Vichy nous pourchassait (…). Mais la plupart des FF :. combattit pour les idées républicaines et pour les idées humanistes. » (pp. 117 et 124)

« Si jamais, par extraordinaire, on voulait revenir à ‘‘travail, famille, patrie’’… » Et si c’était, désormais, « par ordinaire », que ferez-vous, Mesdames, Messieurs, que faites-vous peut-être déjà ? Je me permets de vous poser fraternellement cette dernière question.

NOTES

[1] Allusion à Michael Löwy, Walter Benjamin : Avertissement d’incendie. Une lecture des thèses « Sur le concept d’histoire », PUF, 2001.

[2] Léon Blum, 22 discours historiques (1929-1947), CD, Frémeaux & Associés, 2015.

[3] Léon Blum, A l’échelle humaine, avec une présentation de Milo Lévy-Bruhl, Le Bord de L’eau, 2021, p. 230.

[4] Jean Jaurès, Rallumer tous les soleils, Textes choisis et présentés par Jean-Pierre Rioux, Omnibus, 2006, « Discours à la jeunesse, 1903 », pp. 533 à 544, ici p. 534.

[5] https://hemispheregauche.fr/retour-sur-a-lechelle-humaine-de-leon-blum-avec-milo-levy-bruhl

[6] En 1928, Léon Blum, écrivait : « On ne peut pas connaître Groussier sans l’aimer. On ne peut pas connaître Groussier sans le respecter. La sincérité du cœur, la droiture de la raison, la pureté de l’âme, éclatent sur son visage, transparaissent dans la moindre de ses paroles… »

[7] Marc Bloch (préface de Georges Altman), L’Étrange défaite : témoignage écrit en 1940, Société des Éditions « Franc-Tireur », 1946 ; (avec une préface de Stanley Hoffmann) Gallimard, coll. « Folio Histoire », 1990 ; et dans Marc Bloch, L’Histoire, la guerre, la Résistance, édition établie par Annette Becker et Étienne Bloch, Gallimard, coll. « Quarto », 2006, pp. 519 à 653.

[8] A l’échelle humaine, présentation de Milo Lévy-Bruhl, Le Bord de L’eau, 2021, pp. 18 et 19.

[9] A l’échelle humaine, présentation de Milo Lévy-Bruhl, Le Bord de L’eau, 2021, pp. 28 et 29.

[10] Le Bord de l’eau, coll. « Diagnostics », 2010 ; nouvelle édition, Le Seuil, coll. « Points », 2016.

[11] Dont Pascal Blanchard et Farid Abdelouahab, Les Années 30. Et si l’histoire recommençait ?, La Martinière, 2017.

[12] Récidive ; 1938, PUF, 2021, p. 48.

[13] Les deux citations suivantes : Récidive ; 1938, PUF, 2021, p. 175.

[14] Allusion à Christopher Clark, Les Somnambules. Été 1914 : comment l’Europe a marché vers la guerre (The Sleepwalkers), Flammarion, coll. « Au fil de l’histoire », 2013.

[15] Allusion à Marc Ferro, L’Aveuglement ; Une autre histoire de notre monde, Tallandier, 2015.

[16] Pour les deux extraits : Almanach…, Les Taillades (Vaucluse), imprimé par Mistral, à Cavaillon, le 14 octobre 1937, pp. 54 à 60.

[17] Entre autres : Laurent Fedi, « Lien social et religion positiviste chez les penseurs de la Troisième République », dans Revue des sciences philosophiques et théologiques 2003/1 (Tome 87), pp. 127 à 151.

[18] André Combes, La Franc-maçonnerie sous l’Occupation : Persécution et Résistance (1939-1945), Éditions du Rocher, 2001 et 2005.

[19] Conform / Les Presses maçonniques, sans date d’impression.