Le dernier ouvrage de Marie-Thérèse Mutin vient de paraître, un essai politique préfacé par Antoine Peillon.
Au modeste prix de 5€, ne vous en privez pas !
Un nouveau projet d’émancipation
Il est un temps pour se lamenter. D’une gauche française récidiviste de la désunion, pour ne pas dire des guérillas intestines ; de l’arrivisme ou du carriérisme sans foi ni loi (ô corruption !) des « politiques » qui consacrent toute leur énergie à la lutte des places ; de l’individualisme consumériste de nos « concitoyens » ; de l’explosion corrélée de l’hyper-richesse et de la misère (des « inégalités ») ; de l’hégémonie culturelle de l’ultra-libéralisme, depuis une quarantaine d’années, et de l’extrême droite, aujourd’hui ; de la montée aux extrêmes identitaires et communautaristes (islamisme en premier lieu) ; du renoncement au combat laïque, pourtant seul bouclier historique de la paix civile ; des catastrophes écologiques, sociales et morales qui découlent de tous ces effondrements en synergie morbide.
Mais il est un temps, aussi, pour s’indigner, se révolter, donc pour ressusciter un projet global d’inversion de la chute et d’éradication de la peste, un nouveau projet de progrès humain et d’émancipation. C’est dans ce temps, nourri par « l’invincible espoir » invoqué, en leurs propres temps pleins de ténèbres, par Jaurès et par Blum, que Marie-Thérèse Mutin a décidé d’inscrire le travail puissant de sa plume. Non pas en intellectuelle utopiste, même si elle est écrivain et éditrice de talent, mais en praticienne expérimentée (et désintéressée !) de la politique, puisqu’elle fut, entre autres engagements socialistes, conseillère régionale en Bourgogne, députée européenne, première secrétaire de la fédération PS de Côte-d’Or, membre du conseil national et du bureau national du PS.
D’octobre 2023 à avril 2024, Marie-Thérèse Mutin a publié, dans la revue Le Jacquemart, une série de tribunes détaillant les raisons fondamentales et les voies précises d’une refondation vitale de l’union des gauches. Aujourd’hui, elle nous offre, en un volume de la collection « Bâbord » la bien-nommée, l’ensemble de ses analyses et propositions, afin d’augmenter la portée d’un engagement auquel elle n’a jamais renoncé, en faveur du meilleur de l’humanité. « La vie ne vaut que s’il y a combat pour ce qu’on croit juste ; reprenons la lutte pour l’indispensable union de la gauche, pour construire une société de liberté, d’égalité, de fraternité », écrit-elle en conclusion de ses tribunes républicaines, socialistes et écologistes. Fraternité qu’elle déploie jusqu’à la nature (ou « le vivant »), car elle vit en toute lucidité au XXIe siècle. Un siècle où l’humanité et le monde ont, plus que jamais, leurs destins liés.
Antoine Peillon
LE JACQUEMART 