Un conseil de Défense présidé par Emmanuel Macron s’est penché, hier, mercredi 21 mai, sur un rapport confidentiel consacré aux Frères musulmans et à l’islamisme politique. A l’issue de ce conseil, le président de la République a demandé au gouvernement de formuler de « nouvelles propositions » au vu de la « gravité des faits » établis dans le document. Le Jacquemart a lu l’intégralité de ce document de grande qualité et en publie, ce matin, quelques extraits particulièrement édifiants, notamment parce qu’ils pointent un risque politique, avec l’émergence d’un « islamisme municipal » (voir, ci-dessous, les points 8 et 10).
MAJ du 23 mai : communication officielle du rapport.
Cliquer sur l’image pour lire le rapport complet.
1 – Dès son introduction, le rapport pointe « le danger d’un islamisme municipal » (p. 6) :

2 – L’islamisme des Frères musulmans est « intégraliste » et donc fondamentalement politique (p. 11) :


3 – Les Frères musulmans s’implantent en France dès les années 1950 et propagent, dès lors, un « islamisme intégraliste » (p. 14) :

4 – La vision intégraliste de l’islam, aujourd’hui « très répandue dans le monde musulman », ne peut déboucher que sur deux possibilités, vis-à-vis des non-musulmans : l’adhésion (conversion) ou la confrontation (p. 15) :

5 – L’islamisme des Frères musulmans institue une « infériorisation » des femmes et promeut le port du voile comme « marqueur politique » (pp. 16 et 17) :

6 – « Un antisémitisme de plus en plus manifeste »… (pp. 17 et 18) :


7 – Double discours et quête tactique de respectabilité (p. 20) :

8 – Des élus locaux sous pression, voire sous influence islamiste, acceptant un entrisme municipal, associatif, syndical, social…, parce qu’ils sont captifs d’un clientélisme communautaire (p. 51) :

9 – De nombreuses associations sportives sont gangrenées par le séparatisme islamiste (pp. 52 et 53) :

10 – La menace de « la diffusion d’un islamisme municipal » (« Conclusion », p. 65) :

Antoine Peillon
POST-SCRIPTUM : Le texte que Le Jacquemart a lu ne comporte pas la plupart des noms des personnes interviewées par ses auteurs. Même les noms des deux auteurs – un diplomate, ex-ambassadeur en Algérie, en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, en Libye et en Tunisie, et un préfet ayant exercé dans l’Aube et les Yvelines –, Pascal Courtade et François Gouyette, qui avaient pourtant été rendus publics par le ministère de l’Intérieur au moment de la commande (mai 2024), ont été gommés à l’heure de la publication. Les deux auteurs ont mené des entretiens avec 45 universitaires français et étrangers, effectué une dizaine de déplacements en France et quatre en Europe, organisé des rencontres avec des responsables musulmans nationaux et locaux. Ils commencent leur rapport par un rappel historique et idéologique qui remonte à la fondation de la confrérie par Hassan Al-Banna (1906-1949) en 1928. Ils exposent sa vision « intégraliste » de l’islam, qui ne distingue pas vie privée et vie politique, son fonctionnement pyramidal et son obsession pour la prédication à tous les niveaux de la société.
LIRE AUSSI :
- ISLAMISME – L’IESH, institut de formation des imams dans la Nièvre, enfin perquisitionné (Le Jacquemart, 4 décembre 2024)
- LU/VU – La France insoumise et les islamistes : l’histoire secrète d’une alliance politique (Le Jacquemart, 26 novembre 2024)
- TRIBUNE – A gauche, on oublie trop que l’islamisme est une variante du lepénisme (Le Jacquemart, 1er juin 2024)
- IDÉES – Vive le combat laïque ! – 1 (Le Jacquemart, 13 novembre 2024)
- IN MEMORIAM – Assassinat de Samuel Paty : « Ni réveil, ni sursaut… » (Le Jacquemart, 16 octobre 2024)
- ACTU – La haine antisémite décomplexée (Le Jacquemart, 4 mai 2024)
- ENQUÊTE – Une ombre islamiste plane sur la marche contre l’islamophobie (du 10 novembre 2019] (Longs Formats, 7 novembre 2019)
ANNEXE
Le témoignage capital de Mohamed Louizi (pour cogito.TV / A. P.)
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PPS à propos de quelques commentaires soi-disant « insoumis » éructés sur les réseaux sociaux :
Il est toujours surprenant de lire ou d’entendre les perpétuels commentaires sentencieux de celles et ceux qui ne connaissent rien au sujet de l’islamisme, pour n’avoir jamais travaillé seulement cinq minutes sur le phénomène. Les mêmes se permettent de « juger » un rapport (d’une rigueur et honnêteté intellectuelles remarquables) qu’elles et qu’ils n’ont pas lu et qu’elles et qu’ils seraient de toute façon en incapacité d’évaluer. De même qu’ils et qu’elles sont incapables de départager – parfois volontairement, par épaisse démagogie – la nécessité d’un tel rapport de son exploitation politicienne par la droite et l’extrême-droite.
En défense systématique, pour ne pas dire automatique, d’un renoncement aux fondamentaux de la République démocratique, sociale et laïque, ils et elles en sont devenus les « idiots utiles » (expression attribuée à Lénine, parfaitement pertinente – ironie de l’Histoire – pour qualifier les léninistes/lambertistes actuels, puisqu’ils existent encore) des Frères musulmans et autres islamistes fanatiques de tous poils, dont le Hamas (organisation « frériste » aussi).
Politiquement, essayant sans cesse, mais en vain, de disqualifier par l’injure, voire la menace, la gauche républicaine, ces sectaires de « la meute » ne font qu’apporter de l’eau au moulin de l’extrême-droite par leur complaisance intéressée, électoraliste/clientéliste, avec tous les communautarismes, voire avec un terrorisme qu’ils et qu’elles refusent toujours de nommer comme tel. Leur aveuglement haineux, trahison absolue de l’authentique tradition socialiste (Leroux, L. Blanc, Blanqui, Jaurès, Blum…), est l’épouvantail qui précipite nombre de citoyennes et citoyens clairvoyants vers les récifs des sirènes du RN.
Face à un tel dévoiement, le « combat laïque » est redevenu, pour la gauche, une priorité urgente et même vitale. La République démocratique et sociale est une et indivisible ; elle ne peut tolérer la moindre complicité avec des séparatismes obscurs, soutenus par des États théocratiques et obscurantistes qui asservissent, martyrisent et assassinent – quand ils se révoltent un tant soit peu – leurs « sujets », femmes en premier lieu.
Quant à nous (« Le Jacquemart », l’Union, l’ADLP21…), n’ayant jamais été intimidées et intimidés par qui que ce soit, nous continueront notre travail en faveur de toutes les vérités qui sont bonnes à dire, à partager, afin d’agir, en connaissance de cause. « Les chiens aboient, la caravane passe… » (كلاب تنبح والقافلة تسير).
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Franck Frégosi, cité béatement par Libération, The Conversation, Mediapart, France Info et tout le microcosme wokiste afin de disqualifier l’excellent rapport sur les Frères musulmans est un disciple du fantaisiste Bruno Étienne, multiculturaliste fanatique, adversaire déclaré de la laïcité, soi-disant Franc-maçon spiritualiste, symboliste, réactionnaire, polémiste… Il a fait ses études sous la coupe de Bruno Étienne, à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, le repère par excellence de la sociologie/philosophie la plus relativiste, à lourde tendance religieuse, où se distingu(ai)ent des provocateurs comme François Burgat (islamologue), Jean Chélini (historien cathophile), Vincent Geisser (obsédé par l' »islamophobie ») et Raphaël Liogier (autre pourfendeur multiculturaliste de la laïcité…), entre autres. Parmi de nombreuses publications, un article publié en 2016, « L’envers de la législation sur les voiles : une domestication de l’islam par la loi », caractérise on ne peut plus clairement l’approche compassionnelle de l’islamisme par Franck Frégosi : « Cet article propose une analyse sociologique des logiques d’action publique à l’œuvre dans l’élaboration de dispositifs législatifs ciblant des expressions vestimentaires réputées islamiques (loi du 15 mars 2004, loi du 11 octobre 2010). Il démontre que ces dispositifs s’inscrivent dans une logique globale de domestication de l’islam qui constitue la trame générale des politiques étatiques contemporaines ciblant les minorités religieuses et notamment l’islam en régime de laïcité… »


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